samedi 19 janvier 2013

[Jeux Vidéos] Skylanders


Le jeu vidéo et le jeu de figurines sont deux loisirs qui, sans vraiment s’accorder, se sont toujours regardé de loin en loin, se tournant autour pour se tester l’un l’autre. Les parallèles entre les deux loisirs sont nombreux. Que ce soit par le wargame (quoi de plus proche que ce genre d’avec nos régiments poussés sur les tables ?), le jeu d’aventure (largement rapprochable de jeux d’escarmouche à la Mordheim ou Infinity) ou, dans le sens inverse, d’adaptation plus ou moins réussie (Blood Bawl, Confrontation…), il serait absurde de nier que les interactions entre ces deux loisirs existent bel et bien, et ce depuis un bon moment.

Parfois, l’interaction est allée plus loin. Ce fut d’abord le cas sur les jeux de cartes, avec la réalité augmentée, dans un mélange qui n’était pas sans rappeler le manga Yugi-Oh. Eyes of Judgment sur PS3 ou plus récemment Drakerz sont de bons exemples de ces jeux ou l’on vous propose de « donner vie » à de l’inanimé (ici des cartes) sur un écran.

Le fameux Eyes of Judgment

Bien sur, la figurine à elle aussi été touchée par ce principe. Le jeu le plus connu – tant pour son idée que pour son échec retentissant – est bien évidement Ex-Illis, qui proposait un mélange innovant entre le plateau (figurines et terrain « en dur ») et le jeu vidéo, puisque la gestion du combat lui-même se faisait informatiquement. L’idée elle-même était extrêmement intéressante, dans le sens ou de nombreux paramètres pouvaient être aisément géré (comme la faim, la fatigue…) pour influer sur l’efficacité des armées, alors qu’un tel niveau de détail eut été absolument imbuvable dans un jeu de figurines entièrement papier. Mais l’investissement lourd nécessaire, la gestion plus que hasardeuse du jeu par son éditeur et la sculpture assez moyenne de l’ensemble fit que le jeu ne rencontra guère de succès.

Tout ceci pour en venir au jeu qui nous intéresse. Skylanders est, en un sens, une autre tentative d’unir figurine et jeu vidéo. Le premier volet de cette série, intitulé Spyro’s Adventure, est un jeu sans grande prétention qui passa relativement inaperçu à sa sortie. On succès, assez inattendu, donna naissance à une suite, sortie fin d’automne 2012, intitulée sobrement « Giants ». 

 
 Ouais, géant, ça veut vraiment dire : "plus grand".

Qu’est-ce donc que Skyklanders ? Et bien… Un jeu d’aventure action au graphisme coloré et à l’humour léger destiné en premier lieu aux enfants ou l’on nous propose de diriger différentes créatures magiques. Celles-ci forment le cœur du jeu : séparées en différentes catégories élémentaires (Air, Terre, Magie, Vie…), chacune possède deux (plus un troisième accessible ensuite) mouvements d’attaque ou de défense unique. Ceux-ci sont plutôt varié (attaques à distance, attaque de corps à corps, course, vol, saut, bouclier et j’en passe) et, associé à un groupement de caractéristiques simples (Puissance, armure, vitesse, points de vie…), assurent une vraie différence de gameplay entre les personnages. Qui plus est, certaines zones sont liés à un élément : soit qu’elle ne soit accessible que si l’on possède un personnage de l’élément approprié, soit que ledit personnage soit renforcé dans cette zone (meilleurs puissance et régénération partielle de ses points de vie). 

Et le lien avec la figurine ? Et bien il est simple et évident dès que l’on a le jeu entre les mains. Skylander met en scène des personnages éponymes « gelés » dans le monde réel. Mais si on leur fait passer un portail magique, ceux-ci reprennent vie dans le monde des Skyland. Et c’est l’idée à la fois simple et géniale de ce jeu : Chaque personnage est représenté par un personnage « physique », une figurine à acheter indépendamment, qui va agir comme une pile de sauvegarde et comme un menu de sélection de personnage. Il suffit de poser la créature sur le Portail pour que celui-ci apparaisse à l’écran. Le changement est fluide et la détection se fait bien. Qui plus est, petit élément de jeu de rôle, le personnage progresse dans ses caractéristiques et ses attaques au fur et à mesure qu’il acquiert richesse et expérience dans le jeu. 

Et nous voilà à trois... Sur mon p'tit portail...

Dès lors, chaque personnage acheté augmente le pool de créatures jouables. La diversité étant bien là, chacun trouvera son petit chouchou, que ce soit par le visuel ou par les pouvoirs et la maniabilité de celui-ci. Qui plus est, « Giants » a apporté à son prédécesseur, outre une nouvelle historie, deux catégorie supplémentaire de monstres. Les premiers, les Lightcore, n’apportent rien de nouveau en termes de jeu mais ont le bon goût d’être doté d’éléments qui s’illuminent une fois la créature sur le portail. Un effet inutile mais de toute beauté. La seconde catégorie, les géants, sont des créatures nettement plus imposantes et plus lentes, capable de réaliser des actions inaccessibles aux Skylanders normaux, tels que la possibilité de soulever des blocs de rochers ou de détruire des blocs fissurés au sol.

Il faut ajouter que deux autres types de figurines ont été produits. La première catégorie, comportant actuellement quatre figurines, consistent en des décors apportant chacun un niveau bonus au jeu. La seconde catégorie est celle d’objets dont la durée en jeu est limitée dans le temps, apportant différents bonus tels que la régénération des points de vie, un soutient à l’attaque, un ralentissement des ennemis… Ceux-ci permettent de déverrouiller des situations parfois délicates au prix, il est vrai, d’une contribution financière bien palpable nécessaire lors de l‘achat du pack correspondant. 

Moi je vous le dit, ce type prend des trucs pas très net.

Car il faut bien en venir au défaut principal du jeu. Si celui-ci est très amusant et simple d’accès, il devient rapidement très onéreux. Comptez 50€ à 80€ pour le pack démarrage de base (selon les consoles et selon les promos) pour le jeu, le portail et trois figurines. Comptez ensuite 10€ par figurines environs à l’unité (12€ en Lighcore, 17/18€pour une géante !) ou 25€ pour un pack de trois… Ajoutez à ça un tarif de 20 à 25€ pour un pack « aventure » (un personnage, un décor et deux objets) et comptez sur la collectionnite aigüe pour commencer à pleurer le décès de votre portefeuille. 

Évidement, le jeu pousse à la collection, et les figurines différentes sont nombreuses (une bonne cinquantaine de modèles à l’heure actuelle). Si le prix n’a pas grand-chose de surprenant à nos yeux de figurinistes (Combien d’entre nous ont déjà déboursé sans sourciller 10, 15 voir 20 ou 25€ pour une simple figurine à monter et peindre, hmm ?), il l’est déjà plus pour des joueurs étranger à ce milieu particulier… Et pour les parents, principaux acheteurs et fournisseurs auprès de leurs enfants. Enfants qui, bien évidement, vont vouloir tout avoir… 

 C'est vrai que c'est cher, mais j'aime bien ces packs d'aventure, moi.

Finalement, c'est bien cet aspect qui pourrait être la source du gros problème de ce jeu. Si les prix pratiqué sont assez élevé pour un jeu, il resteraient du domaine de l'abordable pour celui qui n'a pas le désire express d'avoir 'tout, tout de suite". Mais Skylanders est en proie à une véritable bulle spéculative, et certains pack ou personnages de la série 1 (voir de la série 2) se retrouvent d’ors et déjà à des prix proprement hallucinants.  Quand on constate que certains personnages dépassent les 20e (pour un prix normal de 10€, rappelons-le) ou que certains pack difficiles à trouver (Pack aventure Feu, typiquement) peut voir son prix doubler sur les sites de revente... On est en droit de s'inquiéter de l'absurdité des tarifications en vigueur pour ce qui n'est, rappelons-le, qu'un jeu pour enfant.

A ce titre, la distribution des produits par Activision est un cauchemars parfait. Savoir ce qui est en vente, ce qui l'a été, ce qui va l'être... Tiens de l'exploit surhumain, en ce sens ou aucune boutique ne référence précisément ce qui est disponible à un instant T. Certaines figurines ne sont encore pas produites (tel Eye Brawl, le géant du domaine de la Mort) mais les avoir tiens plus de la déduction que de l'information. Qui plus est, l'on se perd un peu dans les éditions un peu "particulière" de certaines figurines (tel que les quatre modèles "légendaires" sortis pour le premier volet) ce qui amène au désagréable constat que, pourc elui qui veut tout, la route sera particulièrement longue et semée d'embuches. Sans compter que ça va lui couter un maximum.
Parfois, j'ai l'impression de retrouver le système d'édition limitées à réimpression variable de Rackham ou le "achetez moins bien pour plus cher" de Games Workshop...

Le premier est un légendaire, le second l'édition normale.. Et là, encore, y'en a un avec des stats un peu meilleurs pour justifier, ce qui est loin d'être le cas à chaque fois !

Ceci étant dit, reste que Skylanders propose une aventure sympathique en utilisant un système attractif et nouveau. On tient là, et ce même si l’aspect figurine reste plus gadget que véritablement utile, un mélange réussit entre le physique et le virtuel. Il s’agit même d’une façon tout à fait adaptée d’amener les plus jeunes et les néophytes à s’intéresser progressivement à la figurine pure, de la même façon que des adaptations de jeux existant, tel que les Dawn of War pour Warhammer 40.000, on pu amener vers notre loisir une frange nouvelle de la population.

Cette franchise est en passe de devenir l'une des plus lucrative de ces dernières années auprès de nos chères têtes blondes, qui en sont littéralement dingues. Un jouet physique, un jeu de bonne facture et un lien générationnel qui se fait aisément ("Allez fiston, une partie tous les deux ?") malgré un coût assez prohibitif font de cette franchise un beau petit succès appelé à perdurer.

Alors… A quand un nouveau volet à Skylanders ?

 Celui-ci est un de mes petits favoris... Drobot, le dragon-robot qui envois des lasers par ses yeux.

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