dimanche 17 février 2013

[Jeux Vidéo] Xenoblade


Operation Rainfall. Le nom ne vous dit peut être rien, mais c’est pourtant à cette pétition nord-américaine que nous devons la sortie en occident d’un trio de jeux japonais fort attendus : Pandora’s Tower, The Last Story et, bien sur, Xenoblade.
Je reviendrais par la suite sur les deux premiers titres, pour ne m’attarder pour l’instant que sur Xenoblade, qui est sans doute le plus connus du lot. Produit par Monolith Softward, constitué, entre autre, d’anciens membres du studio responsable de Xenogears, petite merveille issue de la Playstation premier du nom, Xenoblade est sans nul doute l’un des meilleurs RPG japonais de ces dernières années. Ou plus exactement, il s’agit d’une fusion de différents genres qui fonctionnent.

Xenoblade, donc, nous présente un univers constitué d’un océan sans limites. Sur celui-ci s’affrontèrent deux colosses, Bionis et Mekonis, dans un combat qui se soldat par la mort, ou le sommeil, des deux créatures. Les corps de ceux-ci n’en sont pas pour autant vierges, car des civilisations y ont vu le jour. Le jeu débute sur le corps de Bionis, tandis que les forces Homz (des humains tout ce qu’il y a de plus classiques) affrontent les mystérieux et inarrêtables Mekons. C’est au milieu de ce contexte de guerre que vous prendrez le contrôle de Shulk, jeune ingénieur de la colonie 9, qui va entre en possession de Monado, seule arme capable d’arrêter les Mekons.
Ce qui est intéressant, finalement, c’est que même si la situation est classique (un jeune homme à peine sortit de l’adolescence va se retrouver en possession d‘un mystérieux pouvoir seul capable d’arrêter la menace), la raison d’agir des personnages est assez inhabituel. Shulk agit, du moins pendant la première partie du jeu, motivé par le désir de venger son amie d’enfance tombée lors d’une attaque. S’il va, bien sur, sauver le monde par la suite, ce n’est clairement pas son intention première… Ni celle des compagnons qui le rejoindrons dans un premier temps : l’un veut lui aussi venger leur amie commune, le médecin de l’équipe veut venger sa colonie… Leurs bons sentiments sont ainsi ternis par cet objectif premier pas franchement reluisant. Ceci contribue à rendre les personnages plus humains et, en ce sens, plus proches de nous.
Mais rassurez-vous : ceci est un RPG japonais. Le monde sera sauvé et les complots divins ne sont guères loin derrière. 

 Voilà le "type" qui vous poursuivrez la moitié du jeu durant. Il est aussi ravagé qu'il en a l'air.

Le jeu lui-même se déroule comme un jeu de rôle dont on sent, en terme de gameplay, les influences européennes. Exit, donc, le tour par tour auquel nous avons longtemps été habitué. Le jeu se présente sous la forme d’un jeu en temps réel sans transition entre la zone d’exploration et celle de combat. Il suffit d’approcher un ennemi pour le combattre, sachant que certains ennemis sont plus agressifs que d’autres. Certains vous ignoreront, d’autre attaqueront à vu. Une fois engagé au combat, le joueur peut changer de cible dans un groupe d’ennemi, et le jeu fait le reste. Les attaques de bases sont automatiques, et plus ou moins rapides selon le personnage et ses équipements. Le joueur à, en outre, accès à une barre d’actions spéciales (attaques, soutiens, soin, etc.) qui nécessite d’attendre un temps de rechargement pour être utilisée de nouveau. Oubliez les objets utilisables en combat si classiques dans le RPG : ceux-ci n’existent pas dans ce jeu.
S’il est possible de former une équipe de trois combattant, seul le personnage principal est contrôlable en cour d’assaut, le reste de l’équipe agissant selon la logique choisie par le joueur : attaquant, soutient, etc. Ce système rend les affrontements nerveux et globalement bien fichus. Les équipiers sont plutôt efficaces et les temps morts très peu nombreux durant les affrontements. Un système de moral et d’attaque en trio contribue largement à renforcer la cohésion des combats, même si l’on a, au début du moins, tendance à oublier certaines choses en cour d’affrontement.
On ressent bien là la fusion – réussie – entre le RPG japonais et sa contrepartie occidentale. Cette fusion va plus loin, car Xenoblade lorgne très largement du coté du MMORPG, comme Final Fantasy XII le fit en son temps. La comparaison s’arrête ici. Là où FFXII fut, à mes yeux en tout cas, un ratage complet aussi amusant à jouer qu’une soirée entre Mormons dépressifs, Xenoblade utilise la liberté offerte pour le plaisir du joueur. Les phases de scénarios sont ainsi entrecoupée de nombreuses phases de quêtes : tuer un certains nombre d’un type de monstre, affronter un ennemi nommé (un boss, quoi), retrouver un personnage, récupérer certains objets… C’est globalement varié et générateur d’expérience et objets utiles. Faire ces quêtes est un excellent moyen de passer outre le traditionnel et pénible levelling, plaie du RPG japonais. En accomplissant les quêtes quand elle se présentent, le joueur s’assure d’avoir toujours un niveau suffisant pour combattre dans de bonnes conditions en continuant son aventure. 

 Certains ennemis sont assez impressionnant. Et celui-ci... Est petit en comparaison de certains.

Restent deux éléments qui ne paraissent pas au premier abord, mais se révèlent être une source de confort incroyable. Trois, en fait. Le premier point est que l’on peut sauvegarder ou l’on veut et quand on veut. Finit les phases de donjons ou l’ont recherche fébrilement un point de sauvegarde. Le deuxième point est que l’on ne perd pas quand l’équipe meurt. Si vous vous faite éliminer par un ennemi trop puissant, un boss inattendu ou une chute imprévue, point de Game Over ! Votre équipe se retrouve simplement au dernier point de repère devant lequel elle est passée, vos personnages à nouveau frais et dispos. Troisième point : les points de vie remontent à l’issue des combats. Comme pour un MMORPG, en plus rapide cependant, les points de vie retrouvent petit à petit leur maximum à l’issus des affrontements. Ceci permet de ne pas avoir à interrompre une quête pour revenir à une quelconque auberge et se reposer. Ce point évite beaucoup de déplacements inutiles… Dernier point, enfin : vous pouvez vous téléporter à tout moment entre les différents points de repère du jeu. Cela peut paraître anecdotique, mais à la vue de l’immensité des différentes cartes du jeu, c’est un élément qui s’avère réellement nécessaire.
Bon, ok, cela fait quatre points. Ceux-ci assurent un confort qui renforce le plaisir de jeu et assure une expérience immersive au possible.

Vous... Vivez sur celui de droite. Sympa, non ?

Le jeu est immense. Les différentes cartes, totalement libres, sont proprement gigantesques, et les explorer de fond en comble promet quelques heures de ballades bien remplies. Les environnements sont plutôt varié, comportant les traditionnels monts enneigés, vallées luxuriantes et cité technologique. La démesure de ces différents lieux assure une expérience unique au joueur, et l’exploration est un véritable plaisir. Certains points de vue sont même très impressionnant, comme ceux ou l’on devine le colosse Mekonis au loin.
Lié au système de quête, cette immensité assure au jeu une durée de vie très élevée. A mon rythme, en faisant un bon paquet de quêtes (sans pour autant toute les terminer) et en finissant avec une équipe largement assez solide pour massacrer le boss final sans trop de difficulté, je compte 150h de jeu au compteur, ce qui se révèle plus que confortable pour un jeu de ce genre, et fort inhabituel pour un jeu « actuel ». Le tout passe sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez, un véritable exploit !

Les quêtes annexes sont nombreuses, en effet. Mais il faut également tenir compte de deux éléments annexes, qui ont leur importance. D’une part, une quête « fil rouge » va consister en la récupération d’éléments pour reconstruire la colonie 6, détruite lors d’une attaque. Cette quête mêle la récupération de matériaux mais également, quand la reconstruction avance suffisamment, le recrutement de villageois afin de repeupler ce lieu. La colonie 6 prend ainsi vie au fur et à mesure du jeu, et génère à son tour ses propres quêtes annexes.
L’autre élément est la présence d’un arbre de relation. Relations entre les membres de l’équipe (Quand l’affection entre deux membres augmente, ceux-ci peuvent se partager certaines compétences et débloquer des dialogues inédits) mais également relations entre les différents habitants du jeu. Il est donc important de parler régulièrement aux différents personnages, d’une part pour les faire apparaître sur l’arbre, mais aussi pour débloquer les relations des uns envers les autres, les amitiés, les rivalités, etc. Ces relations peuvent vous prendre un temps considérables, mais l’on se prend aisément au jeu, à vouloir connaître les petits secrets et potions de chacun et, dans certaines occasions, modifier les relations… En mieux ou en pire.

Ne riez pas ! Cette boule de poils est un héros... Et même un tueur de Dieu, dans ma partie. En tout cas, de loin, mon personnage favoris dans ce jeu.

Musicalement, le jeu est un petit bijou. Les thèmes sont nombreux et plaisants, entraînant durant les combats, capable de tirer une larme sur les moments clefs… Personnellement, c’est l’OST du jeu qui m’a donné envies de m’y essayer, alors même que le jeu n’était pas disponible – et promettait de ne jamais l’être en France.
Par contre, il est difficile d’en dire autant des graphismes. On sait que la Wii ne tiens techniquement pas face à ses deux concurrentes. Mais bon… Le jeu accuse des faiblesses de son support. C’est loin d’être laid, mais face à ce qui se fait actuellement, force est de constater que l’on est en dessous. Les visages paraissent mal animés et le jeu souffre parfois de ses cinématiques utilisant le moteur du jeu. Les environnements souffrent parfois de couleurs ternes, qui se mélangent un peu au loin, mais aussi de clipping assez perturbant, voir de textures baveuses sur les environnements trop complexes. 
Il y aura deux écoles à ce sujet. Ceux qui ne jurent que par un graphisme irréprochable (et chaque génération de machine à eu ses représentants) et ceux qui se disent qu'après tout, ce n'est pas si grave. La qualité parfois un peu cheap du graphisme ne gène pas l'aventure, surtout en l'absence d'artifices destinés à masquer la pauvreté (oubliez le brouillard épais qui a sévis à l'époque de la N64, par exemple) J'irais même jusqu’à dire que s'arrêter à ça pour juger le jeu, c'est passer à coté de tout ce qui fait son sel...
Nous ne somme pas dans un Asassin Creed ou un Batman Arkham City, mais en même temps, on y recherche pas vraiment la même chose.

L'environnement est impressionnant.

Si je devais résumer le jeu, clairement, ce serait par : jouez-y. Faite vous une idée. Testez le, et rendez-vous compte. Xenoblade, à mes yeux, est ce que Final Fantasy XII aurait du être. Les deux jeux reprennent un concept assez intéressant de "MMORPG en solitaire", mais l'un réussit admirablement là ou l'autre s'était lamentablement raté.
Xenobalde assume complètement ce qu'il est, en limitant les éléments propre à devenir pénible dans un jeu de ce genre : une montée de niveaux qui se fait naturellement, peu de soucis d'argent, pas de soucis de sauvegarde ou de survie, une historie qui respecte les standards du genre tout en étant efficace et un design moderne, bien dans le vent, avec ses personnages échappés d'un clip de J-pop, le tout sans pour autant être trop simple (et en étant même parfois vraiment tordu, en fait) ni trop court.

Bref, un bon jeu.

 Cette arme, Monado, est au coeur de l'histoire. La Xenoblade du titre, c'est elle.

 Graphismes
Le gros point faible du jeu. La Wii est connue pour être modérément puissante, et cela se vérifie à nouveau avec Xenoblade. Un peu daté, des personnages un peu figé, une animation pas toujours très heureuse... On notera cependant de jolies efforts lors des passages de cinématiques, nottament les combats : ça bouge bien, ça explose et l'action est entrainante à souhait.

Ambiance
Le jeu est varié, les différents environnements reprenant les poncifs du genre de très jolie façon, passant d'un monde de glace à une jungle luxuriante en passant par les entrailles d'une machine titanesque ou une cité technologique. L'univers fonctionne bien, jusque dans ses mélanges de races parfois improbables. Coup de coeur pour les nopons, mélange improbable de marchants, boules en mousse et lapins.

Maniabilité
Le jeu réponde bien. le gameplay est pensé de façon efficace, l'attention du joueur étant focalisé sur son seul personnage principal, les deux autres étant géré (et pas trop mal) par la machine. Le jeu se prend en main en quelques minutes, les options se débloquant au fur et à mesure des premières heures de jeu, pour accompagner le joueur dans son apprentissage.

Endurance
Le gros point fort du jeu. Pour celui qui ne fera que la quête principal, une bonne soixantaine d'heures semblent nécessaire. Pour celui qui veut tout faire... On tape très rapidement dans le triple de ce chiffre. Le jeu est véritabelemnt long, et se permet en plus d'être intéressant de bout en bout, sans artifice de hausse de difficulté "pour la fin" histoire de rajouter quelques heures de levelling. Si l'on ajoute la possibilité d'un New Game +, on a la du tout bon.

Scénario
On appréciera ou non le pitch de base, mais il a le mérite de plonger immédiatement dans l'ambiance. L'histoire est assez classique pour un J-RPG, mais à le mérite de proposer, dans la quête de vengeance du héros, une certaine originalité de caratère. La dimension cosmique et divine que prend le scénario est toujours plaisante... Nous ne tuons pas des dieux chaque jour, que diable !


L'avis du Lapin 
La Wii sur la fin de son existence se permet de montrer qu'elle en a encore dans le ventre, en nous livrant là l'un des meilleurs jeu de sa ludothèque. Le jeu est long et prenant, plaisant de bout en bout et l'on en ressort avec la satisfaction du temps bien dépensé et le léger regret de voir que tout est terminé.
Qui plus est, Xenobalde se permet d'être impressionnant dans ses environneemnt (apercevoir le bras du géant adverse depuis le genoux du sien, c'est une expérience qui remue les tripes) Et surtout... Tuer un Dieu avec un lapin obèse, ça n'a pas de prix !

Note : 15/20

 Celle-ci est un énorme spoiler qui pourtant ne vous apprendra rien si vous n'avez pas déjà terminé le jeu...

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