lundi 6 octobre 2014

[Batman] Tadadadadadada dadadada dada Batman !



Non, pas de figurines aujourd’hui. En pleine fringale Batman Miniatures, j’ai envi d’évoquer ici avec vous l’univers du chevalier noir. Et par là, donner quelques pistes pour découvrir cet univers. Quelques pistes que j’estime être intéressante. Je ne vous parlerais donc pas spécialement en puriste de cet univers – ni même de celui de DC d’une façon générale – mais en me concentrant sur les éléments qui m’ont fait moi-même découvrir Batman.
 
Les axes d’approches sont nombreux, et je vais me pencher sur les divers qui me viennent à l’esprit, du plus anecdotique au plus important.

 
Jeux Vidéos
 
Il faut bien le reconnaitre : si les productions autour du personnage étaient assez anecdotiques jusque là, Rocksteady a bien changé la donne avec sa série des Arkham. Arkham Asylum puis Arkham City sont de petit bijoux vidéo ludiques, qui mettent dans la peau du plus riche des héros de par l’approche à la fois très infiltration et très rentre-dedans du soft. (Oublions Arkham Origin, qui n’est pas du même studio de toute façon)
 
Pour autant, j’estime que les jeux nécessitent de connaitre à minima l’univers de Batman. Les clins d’œil sont très nombreux et, je le pense, frustrants pour ceux qui ne les comprennent pas. Les jeux sont malgré tout un gros fourre-tout ou le studio de développement à voulus caser le maximum de référence à l’univers : profusion de personnages et de lieux emblématiques, clins d’œil appuyés, biographies… 
 
En somme, de très bons jeux, mais pas l’idéal pour découvrir. Passons à la suite.

 
Films
 
Oublions les années 60 et la série télévisée qui va avec. Concentrons-nous sur les productions les plus connues : les deux films de Burton, les deux de Schumacher et les trois de Nolan. Trois cinéastes et trois approches vraiment différentes, correspondant à des périodes diverses dans le comics du chevalier noir.
Shumacher est à oublier. Son approche est assez étrange, entre le burlesque et le sérieux, pour un résultat qui laisse perplexe. Les personnages semblent tirés d’une dimension parallèles ou ils ne sont pas eux-mêmes. Et puis franchement…. « Je t’aime Alfred ». Oublions.
 
Les films de Nolan s’inscrivent dans la lignée du Batman tel que perçus depuis les années 2000. Bien que ces films s’inspirent de récit un poil plus ancien, principalement Year One et Amère Victoire, l’esthétique et le traitement rappel la vision plus moderne du personnage actuellement en cour. On apprécie ou non, mais le cinéaste ne s’est pas trop mal approprié le personnage. Après, je en suis personnellement que moyennement amateur de ces films : trop verbeux à mon goût et, dans la volonté de rationaliser une situation par définition impossible à rationaliser, assez ridicule. On peut voir ça comme on veut, Batman, ça reste un mec en collant qui sort la nuit pour tabasser des criminelles en habits colorés.
Ceci dit, les films restent agréables à regarder au moins une fois. Ils seront même sans doute plus adapté à un public nouveau dans l’univers du chevalier de Gotham. (Particulièrement en ce qui concerne Rises…)
 
Reste Burton. Là encore, les avis sont partagés. A mes yeux, il s’agit du cinéaste ayant fournit le meilleur travail sur le personnage. Inspiré du Batman des années 80/90, très gothique, le cinéaste s’est approprié l’univers, prenant certaines libertés sur les personnages (Les origines du Joker ou de Catwoman sont… Pour le moins intéressantes…) mais retranscrivant bien le mélange de gothique et de burlesque de l’univers. Les gens sont tristes, la folie est partout, l’ambiance fiche mal à l’aise… 
 
A mes yeux, Batman, le premier du nom, reste un excellent moyen d’aborder le personnage au travers d’une histoire qui se suffit à elle-même tout en présentant les éléments principaux de l’univers : Batman, le Joker, Alfred, la Batcave, Gotham… A voir pour ceux qui ne l’ont pas déjà fait.

 
Séries Animées
 
Elles sont nombreuses, mais je ne parlerais ici que de la seule qui, à mes yeux, vaut le coup pour découvrir le Batman. Les autres sont, soit médiocres, soit mal adaptées. (Batman Beyond est très bien mais présente un Batman du futur, ce qui ne nous avance pas beaucoup.)
 
Batman The Animated, série des années 90 reste, encore aujourd’hui, un produit d’excellente qualité qui a très bien vieillis. Tous les épisodes ne sont pas d’une qualité gales, certes, mais la série dans sa globalité fait un bon tour de table de l’univers de Gotham et des principaux opposants du chevalier noire.  La série se permet de réécrire certains personnages (Mr. Freeze par exemple) pour leur apporter plus de profondeur. Si la série est destinée au enfant, elle n’en est pas moins sombre, parfois violente et sans concession. Le Joker y est bien un psychopathe meurtrier qui bénéficie d’une écriture intelligente, bourrée de double sens, et tirant son inspiration directement d’épisodes célèbres du comics. Double-Face réapparait d’ailleurs dans cette série alors que ce méchant avait été retiré de la série live de 1966, car jugé beaucoup trop sombre pour un publique jeune. Et c’est vrai qu’il l’est.
 
The Animated, en fait, est une série pour enfant qui ne prend pas ceux-ci pour des idiots. Et ça fait du bien de voir un travail si soigné dans une série animée. A mes yeux, c’est le meilleur point d’entrée dans l’univers, qui permet ensuite de s’intéresser aux différentes BD. L’approche est efficace, variée,  et ne nécessite aucune connaissance préalable, puisque fournissant toute les clefs au fur et à mesure.
 
Autant dire que passer à coté est limite criminel. 

 
Comics
 
Enfin, le matériel de base. Impossible de parler de Batman sans parler du comics. Celui-ci s’étend sur une vaste période et à connut de nombreux changement de tonalités, passant du sérieux au burlesque avant de revenir petit à petit à une ambiance noire et gothique que l’on continue de lui associer désormais.
J’évoquerais ici les ouvrages qui me semblent les plus approprié pour découvrir l’univers. Comme il s’agit d’une question de sensibilité avant tout, je ne prétend pas avoir l’avis parfait sur la question. Cependant, les ouvrages qui vont suivre méritent leur place dans la bibliothèque d’un amateur.
 
Year One / Année Un. L’ouvrage indispensable par excellence, qui pose la naissance de Bruce Wayne en tant que Batman. Excellent récit qui à le mérite de décrire tout ce qu’il y a à savoir des origines du personnage.
 
Long Halloween / Un Long Halloween et Dark Victory / Amère Victoire. A mes yeux, ces deux ouvrages ne vont pas l’un sans l’autre. Ils proposent une belle palette de personnages, avec pour point centrale l’évolution et la chute de Harvey Dent en tant que procureur. Nolan s’inspirera très fortement de ces ouvrages pour sa trilogie, ouvrages qui font clairement partit de mes favoris. L’investissement peut paraitre un peu lourd (comptez une bonne trentaine d’euros par volume) mais il se justifie amplement par la qualité de ces récits.
Ces trois récits posent les fondements de l’univers. Ceux que je vais évoquer par la suite sont, pour moi, d’excellent récits nécessitant cependant d’avoir au moins déjà mis le pied dans l’univers, par le biais de la série animée, par exemple.

Hush / Silence. Un ouvrage qui se lit comme un film d’action : l’action va tout azimut, les personnages défile, l’enquête se déroule sous nos yeux sans temps morts jusqu’à la révélation finale. Silence, c’est un peu le pendant BD des jeux Arkham : ça se découvre comme une grosse friandise.
 
Killing Joke / Souriez ! Un récit qui se centre sur le Joker, et propose une origine possible du personnage. C’est superbement scénarisé, avec un final dont je suis très, très fan. Le récit met bien en lumière le coté psychopathe de la ville de Gotham, et à mes yeux, le fait que Batman n’est pas forcément plus net que ses adversaire. C’est clair, concis, efficace, et c’est la première BD que j’ai acheté sur le personnage. Je ne l’ai jamais regretté.
 
Dark Knight Return. Celui-ci est très particulier. Il montre un Bruce Wayne vieux ayant raccroché le costume et son retour comme justicier. On aime ou on déteste, généralement. Le trait est particulier, le récit sans concession.  Bruce Wayne y est décrit comme un extrémiste fascisant dans une ville qui ne laisse la place à rien d’autre que la violence et la peur.  Si l’on met de coté le message politique quelque peu naïf de l’auteur (connut pour ses penchants d’extrême droite), le reste est extrêmement intéressant. Oubliez par contre Dark Knight Strike Again, sa suite. Plus obscure et, je trouve, pas mal traité par-dessus la jambe.
 
Enfin, deux séries d’ouvrages permettent d’aller plus loin si l’on se penche sur le partit pris du jeu Batman Miniatures.  A mes yeux, plus que les jeux, ces récits permettent de poser l’ambiance du jeu, de par les choix de gameplay effectué.
 
No Man’s Land. Faisant suite à Cataclysme, ces ouvrages présentent Gotham dévastée par un séisme et transformée en zone de quarantaine géante, sans plus aucune loi. Bref, une sorte de Gotham version post-apo, dont le jeu Arkham City s’est très fortement inspiré. Les affrontements entre bandes, le manque de matériel, la recherche de matériel évoque très fortement les mécanismes du jeu d’escarmouche. Pour être dans l’ambiance, ça reste le top.
 
Gotham Central. Ces ouvrages, eux, proposent un point de vue différent de l’univers, en présentant le quotidien d’une cellule de la police de Gotham.  On adopte là un point de vue salement rationnel : comment les flics perçoivent-ils les affrontements quelque peu fantasmagoriques auxquels se livrent quotidiennement Batman contre la clique de super vilains qui hante Gotham ? Outre des récits de qualité, on a là une approche qui s’adapte bien au jeu de figurines, en oubliant les affrontements haut en couleur pour se pencher sur le quotidien des rues.  Bref, c’est chouette.



 
Voilà.
 
Avec tout ça, je pense qu’on tient là une bonne palette d’approche. Batman Miniatures est un excellent jeu d’un point de vue des mécanismes. Cependant, l’univers est fondamental pour un jeu de ce genre. En avoir une approche minimale permet de décupler l’expérience de jeu.
 
Il ne faut pas se leurrer : ce qui fait avant tout la force du jeu, c’est son univers. Ce n’est pas un univers dédié au jeu, comme peuvent l’être ceux de Warmachine ou Warhammer. Non. C’est un univers bien plus riche et surtout, qui nous parle quasiment instantanément. C’est là sa grande force. La plus grande force d’un jeu basé sur l’univers de Batman, c’est… Bah d’être basé sur l’univers de Batman, quoi.  Incarner le Joker ou l’Épouvantail à une saveur particulière que, jusqu’ici, aucun autre jeu ne m’a permit d’expérimenter, quelque soit la qualité intrinsèque du-dit jeu.
 
Pour une fois qu’on a une grosse licence qui s’en sort…
 


2 commentaires:

  1. Globalement d'accord avec tout ça. J'aurais quelques réserves quant à Dark Knight Returns. C'est un classique, aucun doute, mais j'ai du mal à le conseiller à un néophyte pour lui faire découvrir l'univers de Batman.

    A cette liste je rajouterai 2-3 choses:
    - les films d'animation comme Under the Red Hood, Assault on Arkham et Son of Batman
    - personnellement j'aime bien la série animée The Batman. Elle n'a pas le charme de l'Animated Serie mais elle tient la route.
    - c'est peut-être encore un peu tôt pour se prononcer définitivement mais la série TV Gotham est assez sympa pour les néophytes (quand on connait bien l'univers Batman, c'est un peu plus quelconque ceci dit).

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  2. Dark Knight Return, je trouve qu'une fois passé les clins d’œils, le récit n'est pas si obscure que ça pour un néophyte. De plus, les ouvrages que je conseilles forment, pour moi, un package à lire dans l'ordre, pour avoir un éventail élargie du personnage. Mais il est clair que c'est l'ouvrage que j'ai beaucoup hésité à inclure.

    Pour les films d'animation, Under the Red Hood est excellent, mais je pense qu'il faut un minimum de connaissance pour bien l'apprécier, notamment sur la chronologie des Robin.
    Par contre, j'ai trouvé Son of Batman assez chiant au final.Je trouve que Damian y manque énormément de saveur, qui plus est.

    Pour Gotham, je n'arrive pas à accrocher. Le premier épisode m'a gonflé et je le trouve décalé de l'univers de Batman, au final. Contrairement à Arrow, qui est à mon sens "une série sympathique pour découvrir", Gotham m'a ennuyé. Je tenterais le deuxième épisode quand même, mais je doute d'aller plus loin.
    Ils nous faisaient une série à la Gotham Central, j'achetais direct. C'est malheureux.

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