Second jeu concerné par l'Opération
Rainfall, Pandora's Tower se situe dans la même veine que le
précédemment évoqué Xenoblade. Nous avons donc là un jeu
d'aventure au scénario en apparence assez classique (la base est,
après tout, une histoire amoureuse) mais prenant et finalement assez
riche dans sa densité.
Cependant, là ou Xenoblade était un
jeu de rôle japonais qui se cherchait du coté des jeux online,
Pandora's Tower est un jeu d'aventure qui emprunte largement, du coté
de ses mécaniques de jeu, à ses aînés, dont le plus célèbre
reste Legend of Zelda.
Pandora's Tower prend place dans un
monde en guerre. Lors d'une cérémonie en l'honneur des dieux d'Eos,
une marque mystérieuse apparaît dans le dos d'Helena et la
cérémonie se transforme en massacre. Secourue par Aeron qui
l'emmène loin des lieux du carnage, les deux personnages vont
rencontrer la mystérieuse Mavda qui va les mener vers un lieu oublié
de tous : les treize tours.
Helena et Aeron sont deux amoureux que
la guerre a, paradoxalement, rapproché. Soldat d'une nation ennemi,
Aeron fut secourut par la famille de la belle quelques années
auparavant. Désormais, il met son épée au service de sa dame, afin
de la sauver de la malédiction qui la ronge. La marque dans le dos
d'Helena la condamne en effet à se transformer a court terme en une
créature monstrueuse. Aeron est donc chargé de combattre et vaincre
les douze maîtres des tours afin d'en ramener la chair qui, seule,
pourra disperser la malédiction. Cependant, il devra en même temps
mettre la main sur la chaire de créatures plus communes qui, si elle
ne peut annuler le malheur qui accable la jeune femme, peut au moins
accorder un répit de vie « normale » à la jeune femme.
Le jeu se déroule dans un contexte
assez désespéré. Si le jeune couple peut sembler assez niais au
départ, on assiste dans les différents dialogues à des situations
de non-dit qui en évoquent long sur les doutes que chacun nourrit
quand à la situation. Les personnages baignent dans une aura de
mystère, et l'on ne sait, finalement, jamais vraiment qui ils sont.
Seule leur quête actuelle compte réellement.
La mécanique de jeu est simple mais
terriblement efficace. Reprenant à des jeux comme Legend of Zelda,
Pandora's Tower se présente comme une suite de donjons a étapes.
Par là, j’entends qu'avant de pouvoir affronter le maître des
lieux, il est nécessaire de libérer la porte de sa tanière en
brisant les chaînes qui l'entravent. Trouver la « racine »
de celle-ci suppose, bien sur, d'explorer le donjon de fond en
comble. Là ou le système est bien fichus, c'est que les donjons
sont bourrés de raccourcis que le joueur débloque au fur et à
mesure de sa progression. Ainsi, des portes bloquées d'un coté se
libère en brisant l'entrave placée sur l'autre face, des échelles
décoincées permettent de grimper plus rapidement certaines
surfaces...Ces raccourcis sont nécessaires, si ce n'est
indispensables, étant donné qu'il est quasiment impossible de finir
un donjon d'une traite. En effet, la malédiction d'Helena est
représentée par une jauge de temps qui, si elle arrive à zéro,
signifie le game over pour le joueur, la malheureuse s'étant
totalement transformée en une créature d'outre monde. Un moyen
simple mais efficace de stresser le joueur durant son exploration. En
effet... Imaginez le moment ou il ne vous reste quasiment plus de
temps alors que vous n'avez pas encore trouvé la précieuse chaire
capable de faire reculer la malédiction !
Ces phases d'explorations
s'accompagnent de phase de « vie » plus calme. Entre deux
donjons, vous vous retrouverez dans un ancien poste de garde qui vous
sert de « base de vie ». C'est là que vous retrouverez
Helena mais aussi Mavda, à la fois forge pour de nouveaux matériels
et marchande. Vous pourrez vous y reposer, sauvegarder mais surtout
entretenir votre relation avec Helena en discutant avec elle ou en
lui offrant des cadeaux. La relation entre les deux protagonistes est
importante, car c'est elle qui déterminera quel fin du jeu vous
aurez... Sachez qu'il en existe cinq différentes (six avec le game
over lié à la jauge de temps) et qu'une seule est, finalement,
considérable comme une « bonne » fin. Cependant, chacun
à son propre ressentit. Ne vous attendez donc pas à de simples
altérations de la même fin...
Le héros se manie au doigt et à
l’œil. L'ensemble du gameplay est centré autour de l'utilisation
d'une chaîne que porte Aeron, qui lui sert littéralement à tout.
En court de combat, la chaîne peut être utilisée pour immobiliser
un ennemi, mais aussi pour « arracher » des morceaux de
son armure ou encore le faire voltiger au travers de la pièce. En
cours de donjon, cette chaîne sert également à résoudre
différents puzzle, permettant d'attirer des objets à soi, de
s'accrocher à des supports ou de frapper des poussoirs à distance.
A savoir, également, que les différents boss du jeu ne peuvent être
combattus et vaincus que par l'utilisation de la chaîne sur leur
uniquement point faible : la chair de maître.
Pour le reste, on est dans le
classique : le personnage à une réserve d'items limitée en
nombre dont font parties les pièces d’équipement. Celles-ci se
placent sur une « zone d'équipement » et prennent un
certain nombre de cases. Bien sur, il est parfois assez difficile de
trouver de la place pour tous, surtout que les formes ne s'adaptent
pas forcément bien.
Bref, un système efficace dont
l'originalité repose sur l'utilisation de la chaîne pour
progresser.
Niveau ambiance, on est dans la veine
vaguement horrifique très en vogue ces dernières années. Les
monstres sont assez dérangeant, chose encore plus vraie pour les
différents maîtres, dont l'apparence oscillent entre grandeur (le
premier maître évoque furieusement Princess Mononoke) et horreurs,
notamment par la présence de bustes et visages humains dans la
structure de la créature. On se sent mal à l'aise à affronter ces
créatures.
La base du jeu, à savoir la
transformation d'Helena, est complètement dans cette veine. Autant
le dire, la forme mutante de la demoiselle est franchement peu
ragoutante, et plus l'on revient tard, plus le phénomène est agavé.
La jeune femme est couverte de tentacules, yeux supplémentaires,
laisse derrière elle des traînées de fluides violacés écœurants
à souhait... Elle perd l'esprit, se comporte de plus en plus comme
une bête, empruntant à la limace, déformée et gluante. Et que
dire des instants ou la belle dévore la chaire de monstre ?
D'abord écœurée (Les préceptes religieux d'Eos interdise la
consommation de viande) par cette viande palpitante, elle va
l'attendrez avec une impatience grandissante... Occasionnant des
scènes de consommation à aire froid dans le dos.
L'architecture des donjons restent dans
cette veine inquiétante. Les structures sont cyclopéennes,
empruntant largement au gothique et à l'apocalypse réunis. Le
joueur évolue dans un ensemble de tours tombant en ruine infestées
de monstres féroces, et à aucun moment l'on ne se sent franchement
tranquille.
Cette ambiance est renforcée par une
musique particulièrement bien choisie, lorgnant clairement du coté
de la musique classique, et utilisant les chœurs pour appuyer les
instants les plus dramatique. Coté graphisme, même constat :
considéré la puissance de la Wii, on se retrouve là avec un jeu
plutôt beau, peut être un rien terne dans le choix des couleurs,
mais aux graphismes assez fins et agréables à l’œil. On
reprochera juste un rien de raideur dans l'animation des personnages.
Un phénomène qui, curieusement, ne semble pas affecté les
antagonistes, et particulièrement les différents maîtres.
Si l'on ajoute à tout cela une durée
de vie plutôt honorable – comptez 30 à 35H sans le new game +
pour bien faire les choses – on se rend bien compte que l'on tient
là un jeu qui a sa place dans la plupart des ludothèques.
Gameplay –
Le jeu se présente comme une succession de donjons dont la
principale originalité repose sur l'utilisation de la chaîne dans
la résolution des énigmes. L'ajout d'une note de stress par le
temps limités pour l'exploration permet de garder un certain rythme
tout au long de l'aventure.
Ambiance –
Gothique et dérangeant, voilà comment résumer le jeu. Ennemis
comme amis sont inquiétant, baignant dans une ambiance en vogue ces
dernières années. Le jeu se tire plutôt bien de l'utilisation de
cette ambiance en évitant d'aller trop loin dans le malsain.
Maniabilité
– Aeron répond parfaitement aux commandes, qui sont elles-mêmes
bien pensées par rapport à la manette Wii. On reprochera peut-être
un manque de précision dans certaines phases avec la chaîne, mais
rien de bien grave.
Endurance -
Comptez 35h de jeu environs pour parvenir au bout avec la meilleurs
fin, la monté de relation entre Helena et Aeron nécessitant d'y
passer un certain temps. On peut ajouter à cela la présence d'un
new Game + durant lequel on pourra accéder à des lieux impossible à
explorer lors de la première partie.
Scénario –
Bâti sur une histoire d'amour, le scénario est à la fois simple et
dense. On avance avec plaisir dans les explications concernant tant
l'univers du jeu que l'évolution des protagonistes. Les différentes
fins apportent un plus conséquent, chacun à leur façon.
L'avis du Lapin –
14/20
Pandora's Tower à tous les ingrédients
du bon jeu : une ambiance prenante, un scénario attractif et
un gameplay diablement efficace.
Arrivé en fin de vie de la console Wii, Pandora's Tower est la
preuve que celle-ci est capable d’accueillir de très bons jeux,
bien loin de l'ambiance casual et gentillette généralement
attribuée à la console. Une expérience à tenter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire