Operation Rainfall. Le nom ne vous dit
peut être rien, mais c’est pourtant à cette pétition
nord-américaine que nous devons la sortie en occident d’un trio de
jeux japonais fort attendus : Pandora’s Tower, The Last Story
et, bien sur, Xenoblade.
Je reviendrais par la suite sur les
deux premiers titres, pour ne m’attarder pour l’instant que sur
Xenoblade, qui est sans doute le plus connus du lot. Produit par
Monolith Softward, constitué, entre autre, d’anciens membres du
studio responsable de Xenogears, petite merveille issue de la
Playstation premier du nom, Xenoblade est sans nul doute l’un des
meilleurs RPG japonais de ces dernières années. Ou plus exactement,
il s’agit d’une fusion de différents genres qui fonctionnent.
Xenoblade, donc, nous présente un
univers constitué d’un océan sans limites. Sur celui-ci
s’affrontèrent deux colosses, Bionis et Mekonis, dans un combat
qui se soldat par la mort, ou le sommeil, des deux créatures. Les
corps de ceux-ci n’en sont pas pour autant vierges, car des
civilisations y ont vu le jour. Le jeu débute sur le corps de
Bionis, tandis que les forces Homz (des humains tout ce qu’il y a
de plus classiques) affrontent les mystérieux et inarrêtables
Mekons. C’est au milieu de ce contexte de guerre que vous prendrez
le contrôle de Shulk, jeune ingénieur de la colonie 9, qui va entre
en possession de Monado, seule arme capable d’arrêter les Mekons.
Ce qui est intéressant, finalement,
c’est que même si la situation est classique (un jeune homme à
peine sortit de l’adolescence va se retrouver en possession d‘un
mystérieux pouvoir seul capable d’arrêter la menace), la raison
d’agir des personnages est assez inhabituel. Shulk agit, du moins
pendant la première partie du jeu, motivé par le désir de venger
son amie d’enfance tombée lors d’une attaque. S’il va, bien
sur, sauver le monde par la suite, ce n’est clairement pas son
intention première… Ni celle des compagnons qui le rejoindrons
dans un premier temps : l’un veut lui aussi venger leur amie
commune, le médecin de l’équipe veut venger sa colonie… Leurs
bons sentiments sont ainsi ternis par cet objectif premier pas
franchement reluisant. Ceci contribue à rendre les personnages plus
humains et, en ce sens, plus proches de nous.
Mais rassurez-vous : ceci est un
RPG japonais. Le monde sera sauvé et les complots divins ne sont
guères loin derrière.
Voilà le "type" qui vous poursuivrez la moitié du jeu durant. Il est aussi ravagé qu'il en a l'air.
Le jeu lui-même se déroule comme un
jeu de rôle dont on sent, en terme de gameplay, les influences
européennes. Exit, donc, le tour par tour auquel nous avons
longtemps été habitué. Le jeu se présente sous la forme d’un
jeu en temps réel sans transition entre la zone d’exploration et
celle de combat. Il suffit d’approcher un ennemi pour le combattre,
sachant que certains ennemis sont plus agressifs que d’autres.
Certains vous ignoreront, d’autre attaqueront à vu. Une fois
engagé au combat, le joueur peut changer de cible dans un groupe
d’ennemi, et le jeu fait le reste. Les attaques de bases sont
automatiques, et plus ou moins rapides selon le personnage et ses
équipements. Le joueur à, en outre, accès à une barre d’actions
spéciales (attaques, soutiens, soin, etc.) qui nécessite d’attendre
un temps de rechargement pour être utilisée de nouveau. Oubliez les
objets utilisables en combat si classiques dans le RPG : ceux-ci
n’existent pas dans ce jeu.
S’il est possible de former une
équipe de trois combattant, seul le personnage principal est
contrôlable en cour d’assaut, le reste de l’équipe agissant
selon la logique choisie par le joueur : attaquant, soutient,
etc. Ce système rend les affrontements nerveux et globalement bien
fichus. Les équipiers sont plutôt efficaces et les temps morts très
peu nombreux durant les affrontements. Un système de moral et
d’attaque en trio contribue largement à renforcer la cohésion des
combats, même si l’on a, au début du moins, tendance à oublier
certaines choses en cour d’affrontement.
On ressent bien là la fusion –
réussie – entre le RPG japonais et sa contrepartie occidentale.
Cette fusion va plus loin, car Xenoblade lorgne très largement du
coté du MMORPG, comme Final Fantasy XII le fit en son temps. La
comparaison s’arrête ici. Là où FFXII fut, à mes yeux en tout
cas, un ratage complet aussi amusant à jouer qu’une soirée entre
Mormons dépressifs, Xenoblade utilise la liberté offerte pour le
plaisir du joueur. Les phases de scénarios sont ainsi entrecoupée
de nombreuses phases de quêtes : tuer un certains nombre d’un
type de monstre, affronter un ennemi nommé (un boss, quoi),
retrouver un personnage, récupérer certains objets… C’est
globalement varié et générateur d’expérience et objets utiles.
Faire ces quêtes est un excellent moyen de passer outre le
traditionnel et pénible levelling, plaie du RPG japonais. En
accomplissant les quêtes quand elle se présentent, le joueur
s’assure d’avoir toujours un niveau suffisant pour combattre dans
de bonnes conditions en continuant son aventure.
Certains ennemis sont assez impressionnant. Et celui-ci... Est petit en comparaison de certains.
Restent deux éléments qui ne
paraissent pas au premier abord, mais se révèlent être une source
de confort incroyable. Trois, en fait. Le premier point est que l’on
peut sauvegarder ou l’on veut et quand on veut. Finit les phases de
donjons ou l’ont recherche fébrilement un point de sauvegarde. Le
deuxième point est que l’on ne perd pas quand l’équipe meurt.
Si vous vous faite éliminer par un ennemi trop puissant, un boss
inattendu ou une chute imprévue, point de Game Over ! Votre
équipe se retrouve simplement au dernier point de repère devant
lequel elle est passée, vos personnages à nouveau frais et dispos.
Troisième point : les points de vie remontent à l’issue des
combats. Comme pour un MMORPG, en plus rapide cependant, les points
de vie retrouvent petit à petit leur maximum à l’issus des
affrontements. Ceci permet de ne pas avoir à interrompre une quête
pour revenir à une quelconque auberge et se reposer. Ce point évite
beaucoup de déplacements inutiles… Dernier point, enfin :
vous pouvez vous téléporter à tout moment entre les différents
points de repère du jeu. Cela peut paraître anecdotique, mais à la
vue de l’immensité des différentes cartes du jeu, c’est un
élément qui s’avère réellement nécessaire.
Bon, ok, cela fait quatre points.
Ceux-ci assurent un confort qui renforce le plaisir de jeu et assure
une expérience immersive au possible.
Vous... Vivez sur celui de droite. Sympa, non ?
Le jeu est immense. Les différentes
cartes, totalement libres, sont proprement gigantesques, et les
explorer de fond en comble promet quelques heures de ballades bien
remplies. Les environnements sont plutôt varié, comportant les
traditionnels monts enneigés, vallées luxuriantes et cité
technologique. La démesure de ces différents lieux assure une
expérience unique au joueur, et l’exploration est un véritable
plaisir. Certains points de vue sont même très impressionnant,
comme ceux ou l’on devine le colosse Mekonis au loin.
Lié au système de quête, cette
immensité assure au jeu une durée de vie très élevée. A mon
rythme, en faisant un bon paquet de quêtes (sans pour autant toute
les terminer) et en finissant avec une équipe largement assez solide
pour massacrer le boss final sans trop de difficulté, je compte 150h
de jeu au compteur, ce qui se révèle plus que confortable pour un
jeu de ce genre, et fort inhabituel pour un jeu « actuel ».
Le tout passe sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez, un
véritable exploit !
Les quêtes annexes sont nombreuses, en
effet. Mais il faut également tenir compte de deux éléments
annexes, qui ont leur importance. D’une part, une quête « fil
rouge » va consister en la récupération d’éléments pour
reconstruire la colonie 6, détruite lors d’une attaque. Cette
quête mêle la récupération de matériaux mais également, quand
la reconstruction avance suffisamment, le recrutement de villageois
afin de repeupler ce lieu. La colonie 6 prend ainsi vie au fur et à
mesure du jeu, et génère à son tour ses propres quêtes annexes.
L’autre élément est la présence
d’un arbre de relation. Relations entre les membres de l’équipe
(Quand l’affection entre deux membres augmente, ceux-ci peuvent se
partager certaines compétences et débloquer des dialogues inédits)
mais également relations entre les différents habitants du jeu. Il
est donc important de parler régulièrement aux différents
personnages, d’une part pour les faire apparaître sur l’arbre,
mais aussi pour débloquer les relations des uns envers les autres,
les amitiés, les rivalités, etc. Ces relations peuvent vous prendre
un temps considérables, mais l’on se prend aisément au jeu, à
vouloir connaître les petits secrets et potions de chacun et, dans
certaines occasions, modifier les relations… En mieux ou en pire.
Ne riez pas ! Cette boule de poils est un héros... Et même un tueur de Dieu, dans ma partie. En tout cas, de loin, mon personnage favoris dans ce jeu.
Musicalement, le jeu est un petit
bijou. Les thèmes sont nombreux et plaisants, entraînant durant les
combats, capable de tirer une larme sur les moments clefs…
Personnellement, c’est l’OST du jeu qui m’a donné envies de
m’y essayer, alors même que le jeu n’était pas disponible –
et promettait de ne jamais l’être en France.
Par contre, il est difficile d’en
dire autant des graphismes. On sait que la Wii ne tiens techniquement
pas face à ses deux concurrentes. Mais bon… Le jeu accuse des
faiblesses de son support. C’est loin d’être laid, mais face à
ce qui se fait actuellement, force est de constater que l’on est en
dessous. Les visages paraissent mal animés et le jeu souffre parfois
de ses cinématiques utilisant le moteur du jeu. Les environnements
souffrent parfois de couleurs ternes, qui se mélangent un peu au
loin, mais aussi de clipping assez perturbant, voir de textures
baveuses sur les environnements trop complexes.
Il y aura deux écoles à ce sujet. Ceux qui ne jurent que par un graphisme irréprochable (et chaque génération de machine à eu ses représentants) et ceux qui se disent qu'après tout, ce n'est pas si grave. La qualité parfois un peu cheap du graphisme ne gène pas l'aventure, surtout en l'absence d'artifices destinés à masquer la pauvreté (oubliez le brouillard épais qui a sévis à l'époque de la N64, par exemple) J'irais même jusqu’à dire que s'arrêter à ça pour juger le jeu, c'est passer à coté de tout ce qui fait son sel...
Nous ne somme pas dans un Asassin Creed ou un Batman Arkham City, mais en même temps, on y recherche pas vraiment la même chose.
L'environnement est impressionnant.
Si je devais résumer le jeu, clairement, ce serait par : jouez-y. Faite vous une idée. Testez le, et rendez-vous compte. Xenoblade, à mes yeux, est ce que Final Fantasy XII aurait du être. Les deux jeux reprennent un concept assez intéressant de "MMORPG en solitaire", mais l'un réussit admirablement là ou l'autre s'était lamentablement raté.
Xenobalde assume complètement ce qu'il est, en limitant les éléments propre à devenir pénible dans un jeu de ce genre : une montée de niveaux qui se fait naturellement, peu de soucis d'argent, pas de soucis de sauvegarde ou de survie, une historie qui respecte les standards du genre tout en étant efficace et un design moderne, bien dans le vent, avec ses personnages échappés d'un clip de J-pop, le tout sans pour autant être trop simple (et en étant même parfois vraiment tordu, en fait) ni trop court.
Cette arme, Monado, est au coeur de l'histoire. La Xenoblade du titre, c'est elle.
Graphismes
Le gros point faible du jeu. La Wii est connue pour être modérément puissante, et cela se vérifie à nouveau avec Xenoblade. Un peu daté, des personnages un peu figé, une animation pas toujours très heureuse... On notera cependant de jolies efforts lors des passages de cinématiques, nottament les combats : ça bouge bien, ça explose et l'action est entrainante à souhait.
Ambiance
Le jeu est varié, les différents environnements reprenant les poncifs du genre de très jolie façon, passant d'un monde de glace à une jungle luxuriante en passant par les entrailles d'une machine titanesque ou une cité technologique. L'univers fonctionne bien, jusque dans ses mélanges de races parfois improbables. Coup de coeur pour les nopons, mélange improbable de marchants, boules en mousse et lapins.
Maniabilité
Le jeu réponde bien. le gameplay est pensé de façon efficace, l'attention du joueur étant focalisé sur son seul personnage principal, les deux autres étant géré (et pas trop mal) par la machine. Le jeu se prend en main en quelques minutes, les options se débloquant au fur et à mesure des premières heures de jeu, pour accompagner le joueur dans son apprentissage.
Endurance
Le gros point fort du jeu. Pour celui qui ne fera que la quête principal, une bonne soixantaine d'heures semblent nécessaire. Pour celui qui veut tout faire... On tape très rapidement dans le triple de ce chiffre. Le jeu est véritabelemnt long, et se permet en plus d'être intéressant de bout en bout, sans artifice de hausse de difficulté "pour la fin" histoire de rajouter quelques heures de levelling. Si l'on ajoute la possibilité d'un New Game +, on a la du tout bon.
Scénario
On appréciera ou non le pitch de base, mais il a le mérite de plonger immédiatement dans l'ambiance. L'histoire est assez classique pour un J-RPG, mais à le mérite de proposer, dans la quête de vengeance du héros, une certaine originalité de caratère. La dimension cosmique et divine que prend le scénario est toujours plaisante... Nous ne tuons pas des dieux chaque jour, que diable !
L'avis du Lapin
La Wii sur la fin de son existence se permet de montrer qu'elle en a encore dans le ventre, en nous livrant là l'un des meilleurs jeu de sa ludothèque. Le jeu est long et prenant, plaisant de bout en bout et l'on en ressort avec la satisfaction du temps bien dépensé et le léger regret de voir que tout est terminé.
Qui plus est, Xenobalde se permet d'être impressionnant dans ses environneemnt (apercevoir le bras du géant adverse depuis le genoux du sien, c'est une expérience qui remue les tripes) Et surtout... Tuer un Dieu avec un lapin obèse, ça n'a pas de prix !
Note : 15/20
Celle-ci est un énorme spoiler qui pourtant ne vous apprendra rien si vous n'avez pas déjà terminé le jeu...
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