Notre loisir, la figurine, est souvent
perçus comme un loisir communautaire, sauf peut-être par certains
journalistes d’une presse n’ayant guère dépassé le stade de la
chasse aux sorcières. Pourtant, à bien y regarder, un tel
passe-temps nécessite surtout de passer du temps dans une activité
bien solitaire : la peinture et l’assemblage d’armées.
Donc… Quel aspect communautaire ?
Le plus évident est aussi l’aspect
n’intervenant qu’à la toute fin du hobby figurinistique. Le jeu,
en effet, ne risque guère de se pratiquer seul, à moins de souffrir
de schizophrénie latente. Dès lors, le joueur est bien obligé à
un moment ou un autre d’aller se chercher un homologue avec lequel
passer un après-midi autour d’une table à pousser des petits
soldats de plomb, lancer des dés et, pour les plus âgés d’entre
nous, boire une quantité totalement amorale de bière. A noter quand
même que pour certains pratiquants de notre loisir, le jeu est la
composante principale. Ceux-là même amènerons sur les tables des
figurines mal (ou pas) assemblées, non peintes (ou parfois selon un
strict minimum, digne d’un enfant de quatre ans) qui risquent de
faire bien triste mine face aux rangées rutilantes de soldats
contrôlées par un peintre y ayant consacré du temps.
Devons nous pour autant rejeter ce type
de joueur, les parquer dans des enclaves de « non peintres »,
espace honteux ou le joueur « complet » pourra leur
lancer des regards de pitié ? Certes pas ! Après tout,
tous ne recherchent pas le même plaisir dans un loisir comme le
notre. Mieux vaut tenter d’amener doucement ces joueurs vers les
joies du hobby, les conseiller et, qui sait, peut-être prendront-ils
goût à manier le pinceau et, surtout, à mener sur la table des
bandes colorées bien plus propice au beau jeu.
N’oublions pas l’aspect le plus
générateur d’opinion qu’est le tournoi. Tout jeu possède ses
tournois, même les plus confidentiels. Chacun à son opinion à ce
sujet : fondamental pour le hobby, générateur de mauvais
joueurs et comportements douteux, rassemblement, retrouvailles,
compétition… Les réactions sont souvent assez extrêmes. Je
n’inventerais pas l’eau chaude en me plaçant entre les deux. Il
y a des tournois sympa, et ce même sur les gros jeux… Et d’autres
totalement désagréable, et ce même sur des jeux au public réduit.
Reste que les tournois sont globalement de gros rassemblement de
joueurs et l’occasion de découvrir d’autres pratiquants d’un
jeu donné, hors du cercle de joueurs habituel.
La partie modélisme à proprement dit
semble être plus solitaire. Je l’évoquais brièvement plus haut,
mais cette vision est finalement assez inexacte et surtout, s’est
grandement transformée ces dernières années. Internet a modifié
grandement les pratiques quand à l’aspect peinture du jeu de
figurines. Il y a quinze ans encore, celui qui, comme je l’ai fait,
débutait devait le faire seul, ou quasiment. Il n’y avait guère
que dans la boutique locale ou dans le club de joueurs le plus proche
qu’il devenait possible de demander des conseils et, en quelque
sorte, se frotter à une frange différente de notre loisir.
Désormais, le moindre débutant peut trouver à foison sur la toile
des tutoriaux de méthodes plus ou moins avancées, des conseils
quasiment en temps réel et un nombre incalculable de figurines de
maîtres qui serviront d’objectif à atteindre… La part du rêve
si fondamental dans notre passion.
Il ne faut, en outre, pas négliger
l’importance d’un hobby partagé. Soyons clair : monter une
armée seul peut vite se révéler être un défis insurmontable. Peu
trouvent un grand plaisir à peindre d’interminables régiments de
figurines toute pareilles, ou tout comme. C’est là que le groupe
entre en scène. Ceux qui ont tenté l’expérience seront d’accord
avec moi : rien de plus motivant que de monter une armée au
sein d’un groupe, avec un objectif final identifié. C’est le
principe du Choix des Armes lancées à l’époque dans les White
Dwarf du grand Anglais, un type de hobby largement reprit depuis, que
ce soit dans les clubs ou via les différents forum consacré à la
figurine.
L’émulation apportée par un groupe
n’est pas à sous estimer. Il y a, qui plus est, une pression
insidieuse qui pousse à continuer même lors des moments de
lassitudes : personne ne eut être le vilain canard, celui qui a
laissé tombé le groupe et n’a pas terminé son travail. La
peinture en groupe aide à cette émulation, et permet également de
profiter des conseils des peintres plus expérimentés. Une armée
montée au sein d’un groupe répond donc à un double objectif :
celui de monter une force donnée pour pouvoir jouer et celui de
s’améliorer dans ses techniques, ce qui facilitera par la suite
l’élargissement de la force crée, ou la création d’une
nouvelle.
Fondamentalement, la figurine sous ses
différents aspects ne peut se séparer de la notion de communauté.
Communauté pour le jeu, communauté pour la peinture… Même si le
travail en solitaire reste largement représenté (et heureusement,
on a tous besoin de se retrouver seul avec sa passion par moment),
celui-ci ne saurait constituer la seule facette du hobby
figurinistique. Heureusement.
C'est ce qu'on appel un héros du hobby, non ?
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