Jet Set Radio (Ou Jet Grind Radio aux USA) est un jeu édité par SEGA en 2000 pour la Dreamcast. Voilà qui ne nous rajeunit guère. Le jeu est connu pour son ambiance groovie décalée et ses graphismes très particulier : Jet Set radio est l'inventeur du Cell-shading, que l'on retrouve désormais dans de nombreuses productions.
Qu'est-ce que c'est donc que cette bête là ?
Le jeu nous plonge dans l'univers d'une ville appelée Tokyo-To qui "n'apparait sur aucune carte d'Asie" et nous met aux commandes d'un petit gang de tagueurs, le GG, bien décidé à défendre leur territoire et, tant qu'a faire, à en conquérir de nouveau.
Pour ce faire, nous allons choisir à chaque mission un personnage parmi une petite dizaine au total qui s'en ira taguer les murs de la ville porté par ses rolleurs, à grand renforts de figures acrobatiques et bonds démesurés dans les airs.
Car il faut le reconnaitre, nos voyous n'ont pas froid aux yeux : grind de folie sur les câbles électriques passant d'un gratte-ciel à un autre, wall-ride à des dizaines de mètres de hauteurs, saut d'une poutre à une rambarde sans même sourciller... Le tout en posant la peinture aux endroits adéquat afin de finir les différents niveaux du jeu.
Ca vous construit un homme, tout ça. Ou une femme.
Groove, baby, groove !
Méfiez-vous cependant ! La gravité ne sera pas votre seul ennemi dans ce jeu. Tout d'abord, il faut savoir que les missions sont limitées en temps. Vous ne pourrez pas taguer en toute tranquillité, il vous faudra vous dépêcher de finir. Chaque zone vous oblige à un certains nombre de tag' à des endroits fixes (une petite carte vous permet de vous y retrouver), et autant vous le dire, ça ne sera pas toujours très évident.
Vous ne serez, en outre, pas seul sur la zone. Un arsenal d'ennemis plus ou moins décidé à vous arrêter pointera rapidement le bout de son museau. La ville n'aime pas les voyous dans votre genre, et elle va vous le faire savoir ! La police (dont le commissaire est un maniaque du pistolet) sera votre premier ennemi, mais vous aurez rapidement les CRS aux fesses, puis l'armée. Essayez donc de taguer avec un hélicoptère de combat aux trousses, vous trouverez ça tout de suite moins amusant.
Et plus vous avancerez, plus les adversaires seront... Improbables.
Taguer, oui, mais avec style.
Le système de tag' est globalement bien fichus. Une pression sur la gâchette G devant un emplacement adéquat (marqué d'une flèche verte ou rouge) et vous poserez un dessin de petite taille. Si le tag' demandé est plus grand, vous aurez quelques manipulations à faire au joystick, le plus rapidement possible. Bref, plus c'est grand, plus c'est long à exécuter et difficile.
Et bien sur, plus c'est long, plus vos ennemis ont le temps de vous mettre le grappin dessus.
Vous aurez besoin de peinture pour faire des graffitis sur tous les murs propres de Tokyo-to. Celle-ci est présente un peu partout dans la ville sous la forme de petite bombes de peinture, chacun vous donnant une unité de peinture. Chaque tag' vous coutera de la peinture (1, 3 ou 7 unité, selon la taille... Et si vous ne faite pas d’erreur !) et vos personnages ne peuvent biens ur en porter qu'une quantité limitée. (Entre 15 et 30 selon les personnages.)
Sachez que vous pourrez choisir quel dessin correspond à chaque taille de tag' via le menu : vous aurez le choix entre les graff' personnels de chaque personnage, mais aussi parmi ceux que vous aurez récupéré durant vos aventure... Et vous aurez même l'occasion de créer les vôtres via un éditeur, si le coeur vous en dis.
Bref, laissez parler votre inspiration.
Et voilà un camion repeint à neuf.
Niveau maniabilité, peu de commandes à prendre en compte. Un bouton pour sauter, un bouton pour dasher, un bouton pour taguer et remettre la caméra dans votre dos et le jostick pour vous diriger. Difficile de faire plus minimaliste.
Le jeu se prend donc très facilement en main,e t on assimile les commandes en quelques instants. Cependant, la maniabilité n'est pas évidente, loin de là. Le premier gros défauts que l'on note, c'est qu'il est difficile de regarder autour de soi : pas de vue à la première personne, pas de direction de caméra autre que la replacer derrière soi. Comme il s'agit du même bouton que pour grapher, il devient parfois impossible de remettre un angle de vue à votre goût du fait de la présence d'un mur "graphable" à coté de vous. pénible quand on a un saut délicat à négocier.
L'autre problème vient des sauts. La direction est très sensible, et vous vous retrouverez souvent lors de vos premières courses à sauter carrément à coté de votre cible. Cette situation, liée au manque de temps et à une gestion des ennemis délicate (car nombreux et dangereux) devient vite très énervante.
Toujours plus haut.
Graphiquement, le jeu à très bien vieillis du fait de son choix esthétique unique à l'époque. On conserve cette impression de se déplacer dans une bande dessiné, et c'est très agréable.
Ce choix graphique sert à merveille une ambiance pop et décalée, colorée comme une friandise trop sucrée. Vos personnages en font des tonnes dans le style funky/racaille tout comme les tag' disponibles. Impossible de ne pas tomber sous le charme.
La musique participe bien à cette ambiance, avec des accents tour à tour pop, rap ou R'n'B. Elle remplit son rôle : faire entrer dans l'ambiance sans pour autant être intrusive ou gênante.
Les figures et les bonds à réaliser d'immeuble en câble à grinder renforce cette ambiance. Une fois la maniabilité bien acquise, on prend un plaisir fou à bondir d'un mur vers un panneau en wall-ride pour continuer le long d'un câble tout en taguant statues et taxi au passage.
Tout ça pour épater des écolières japonaises...
Bref... Fun, original et rafraichissant, voilà qui résume le jeu. Un autre mot convient bien, aussi : Difficile. Le jeu est d'une difficulté très élevée, et vous aurez souvent à refaire les niveaux plusieurs fois avant de parvenir à les achever. Autant vous le dire : les premières heures vont vous faire vous arracher les cheveux.
Obtenir tous les personnages jouables du jeu sera un cauchemars, ni plus, ni moins : si certains sont évidents à obtenir, d'autres le seront nettement moins. Apprêtez-vous à refaire les niveaux de nouvelles fois jusqu'à obtenir le score maximum partout. ce n'est qu'a ce prix que vous débloquerez les derniers de vos voyous.
Essayez ce jeu si vous en avez l'occasion. La Dreamcast est une vieille console trouvable à très peu cher, du coup (et proposant de belles perles parmi ses jeux) et Jet Set Radio est encore facilement dénichable. J'ai payé le miens moins de 5€ pour un jeux neuf, autant dire une misère vu sa qualité.
Ce jeu est un ovni, par son ambiance et par son principe. passer à coté serait regrettable.
Barres, murs... Rien n’arrêtera vos rollers. Ni vous.
Graphismes
Malgré son âge, le jeu reste beau, grâce à ses graphismes en cell-shading tout à fait novateur lors de sa sortie. Le jeu, joliment animé et coloré, est très agréable à l'oeil.
Ambiance
Groovie et funky, JSR propose une ambiance riche et entrainante. La galerie de personnages joués et rencontré dans ce Tokyo virtuelle participent à l'immersion.
Maniabilité
Simple dans le nombre de boutons à connaître mais délicate à maîtriser. Un temps d'adaptation est nécessaire, chaque personnage répondant différemment aux sollicitations de la manette. Une fois ce cap passé, c'est du tout bon.
Endurance
Le jeu n'est pas forcément très long mais sa difficulté corsée et le challenge pour obtenir tous les personnages du jeu vous tiendrons en haleine pendant un bon moment.
Scénario
A l'image du jeu, son scénario est décalé à souhait et efficace dans son rôle d'immersion du joueur. L'absurdité des moyens mis en oeuvre pour arrêter vos personnages rend le tout assez loufoque.
L'avis du Lapin
Unique est le mot qui vient le plus vite à l'esprit. Lorgnant du coté des jeux de skates comme Tony Hawks, JSR offre une expérience rarement retrouvée dans un jeu vidéo, entre stress et découverte. Les joueurs appréciant les expériences de jeux novatrices seront aux anges.
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